Fiche synthétique
Ordre : Passeriformes – Famille : Paridés
Nom scientifique : Cyanistes caeruleus
Elle occupe préférentiellement les habitats pourvus de nombreux arbres et de verdure où elle trouve sa nourriture. Les forêts de feuillus et les bocages sont ses milieux de prédilection mais elle fréquente aussi les parcs et les jardins. Espèce européenne, elle partage son habitat avec d'autres espèces de mésanges (comme la mésange charbonnière).
Oiseau essentiellement insectivore et sédentaire, il est familier aux hommes et fait preuve d'une certaine tendance anthropophile qui s'adapte le plus volontiers aux jardins des localités habitées, même dans les grandes villes.
Plus petite que la mésange charbonnière, la Mésange bleue adulte a une taille moyenne de 10 à 12 cm pour un poids moyen de 11 g (variant de 9 à 14 g)1. Elle se caractérise par la couleur bleu cobalt de sa calotte, comme celle de ses ailes et le dessus de sa queue. Ses joues et son front sont blancs (jaunâtres chez les oisillons), un bandeau noir sur les yeux rejoint sa nuque bleu noir (sauf une tache blanc bleuâtre). Elle a un menton et le haut de la gorge noirs ; son collier auriculaire noirâtre, tel une « écharpe », contourne toute la tête, de la nuque jusqu'au-dessous du bec. La poitrine et le ventre sont jaunes, ce dernier étant marqué d'une zone médiane blanche autour d'une tache bleuâtre à noire qui se prolonge parfois en une très fine raie longitudinale. Son dos et son croupion sont d’une douce couleur vert-jaune amande. Le bec de 8–9 mm de longueur est noir et a une pointe brunâtre, les pattes ont une couleur bleu ardoisé foncé et sont munies de griffes grises. L'iris de l'œil est brun foncé.
L'espèce est familière, sociable et grégaire. L'adulte toujours très actif est sédentaire : il reste généralement toute l'année dans son environnement et ne change pas d'endroit comme le feraient, par exemple, une hirondelle ou une cigogne.
En période de reproduction (printemps et été), la Mésange bleue a un régime alimentaire essentiellement insectivore : elle se nourrit majoritairement d'insectes, d'araignées et de larves vivant sur les arbres et arbustes hauts, principaux sites de nutrition de ces oiseaux. Ce sont les chenilles qui sont la principale source de caroténoïdes responsables de l'intensité de la couleur jaune vif du plumage ventral, mais cette intensité n'est pas corrélée au succès reproductif de la mésange. En dehors de la période de reproduction, son régime est majoritairement granivore (graines — préférentiellement d'aulnes et de bouleaux — complétées de baies, de bourgeons, de nectar, de pollen, voire de sève au printemps ou de noix et de suif l'hiver) et un peu insectivore (œufs d'insectes, araignées)
La Mésange bleue est réputée pour chasser de manière acrobatique dans la végétation, souvent suspendue aux branches, tête en bas, avec agilité pour surprendre ses proies sous les feuilles et rameaux. Lorsqu'elle en a terminé avec une brindille, elle s'installe sur la suivante avec des mouvements de balancier caractéristiques.
C'est une visiteuse habituelle des mangeoires en hiver, se suspendant volontiers aux boules de suif. Il s'établit au niveau des mangeoires une hiérachie de dominance : les troupes de plusieurs individus qui viennent aux mangeoires comprennent généralement un couple dominant, des jeunes de l'année et quelques adultes « célibataires ».
La Mésange bleue, comme la mésange charbonnière, n'est territoriale qu'au moment de la reproduction. En dehors de cette période, elle devient plus sociable et plus erratique, s'associant aux autres mésanges en petits groupes plurifamiliaux. Les groupes hivernaux sont constitués de petits noyaux d’oiseaux résidents auxquels s’adjoignent sans cesse des individus nomades erratiques.
En automne et en hiver, la Mésange bleue anime les rondes d'une dizaine d'oiseaux qui parcourent les branchages en quête de nourriture, et dort dans des cavités naturelles ou artificielles, que chaque individu occupe généralement seul et qui peut varier chaque soir. Dès la saison automnale, elle inspecte d'autres cavités, sites de nidification potentiels. Espèce généralement monogame.
La saison de reproduction d'avril à juin débute par les comportements sexuels de parade et d'offrande nuptiale du mâle. Le vol de parade du mâle ressemble à celui d'un papillon.
Cavernicole et donc plus à l'abri de la prédation, la Mésange bleue niche de préférence dans un trou d’arbre de vieux feuillu, voire dans un trou de mur ou dans tout objet humain pourvu d'orifices étroits (vieille voiture, gouttière, fissure dans une charpente, boîte aux lettres abandonnée, nichoir). Il lui suffit d'un trou de vingt-six millimètres de diamètre pour accéder à une cavité.
Elle entrelace fibres d'écorce, crins, mousses et brindilles de son nid avec de la lavande, de la menthe, des immortelles, et une demi-douzaine d'autres herbes odorantes, plantes connues pour contenir des composés terpéniques tels le camphre ou l'eucalyptol, et qui possèdent des qualités antiseptiques, insecticides ou fongicides. Malgré cette action, les nids hébergent très souvent des ectoparasites.
La femelle pond environ deux à quatre jours après l'accouplement. La date et la grandeur de la ponte reflètent un ajustement pour répondre aux différentes contraintes de son environnement : elles semblent conditionnées par le besoin maximal en nourriture (abondance de chenilles) pour les besoins du poussin dix jours après l'éclosion.
La Mésange bleue réalise une couvée de 7 à 16 œufs par an (d'avril à mai), parfois une deuxième en juin-juillet, la ponte durant autant de jours qu'il y a d'œufs pondus.
La couvaison (incubation des œufs), qui dure de 12 à 14 jours, est assurée par la femelle seule. Les œufs d'un ovale plus ou moins allongé, sont blancs ou d'un blanc légèrement jaunâtre, avec des petites taches rousses assez éparses et souvent plus denses vers le gros bout.
Les oisillons nidicoles séjournent 18 jours au nid, période très sensible car ils sont dépendants de conditions climatiques défavorables et des risques de prédation. Lors de leur première sortie, ils restent près du nid puis suivent leurs parents, apprenant graduellement à se déplacer de branche en branche par petits bonds d'abord, par de courtes envolées ensuite, pour acquérir ainsi la maîtrise du vol. Ils s'émancipent environ quatre semaines après la sortie du nid et atteignent leur maturié sexuelle avant l'âge d'un an.
La plupart des mésanges bleues hivernent dans les cavités disponibles, dans les environs de leur territoire de nidification et fréquentent à cette époque les mangeoires pour compléter leur nourriture. La compétition intra et interspécifique y est parfois vive, la mésange pouvant montrer son hostilité à l'intrus, les ailes pendantes et le bec entr'ouvert en signe de menace.
Cette espèce peut atteindre une dizaine d'années, mais l'espérance de vie en milieu naturel n'excède pas souvent quelques années (1 à 3 ans), le taux annuel moyen de mortalité étant fort en raison de son extrême vulnérabilité face à son environnement.
La Mésange bleue est capturée par des prédateurs aériens (espèces spécialisées comme les rapaces diurnes tels que les éperviers, ou les rapaces nocturnes tels que les chouettes et hiboux, ou opportunistes comme les pics et les corvidés).
Photographiée à Cordes auprès d’une mangeoire installée sur une de mes fenêtres le 08 février 2025.