Fiche synthétique
Autres noms : Lierre, lierret, rondelette, herbe de Bacchus, herbe de saint Jean
Famille : Araliacées – Nom scientifique : Hedera helix
Liane arbustive à feuilles persistantes – Fleurs jaunes verdâtres
Floraison : Septembre / octobre
L'espèce est spontanée en zone tempérée eurasiatique de l'hémisphère nord. Il est également cultivé comme plante ornementale.
C'est une liane arborescente, dont l'ancêtre est probablement d'origine tropicale, ce qui explique en partie que sa croissance est stimulée par des étés chauds et humides. C'est une des rares lianes que l'on trouve en Europe et en Asie Mineure (avec la clématite, le houblon, la vigne, la salsepareille ou le chèvrefeuille) qui forme des tiges ligneuses rampantes ou grimpantes de taille indéfinie (il atteint facilement 100 mètres de long et 30 m en hauteur, avec une croissance annuelle de 0,5 à un mètre). Ce lierre vit habituellement une centaine d'années, pouvant atteindre 1 000 ans si le support s’y prête.
Il faut savoir que le lierre est une plante toxique pour les humains et la plupart des mammifères (via les feuilles fraîches et les baies)
Les feuilles du Lierre sont alternes, à limbe assez coriace, vert foncé ou légèrement blanchi sur les contours du limbe. Les feuilles juvéniles sont en forme d'étoile, les feuilles adultes présentent deux formes différentes selon leur fonction (phénomène de dimorphisme foliaire ou hétérophyllie.
- Les feuilles caulinaires sont palmatinervées à 5 lobes plus ou moins profonds
- Celles des tiges florifères (ayant accès à la lumière) sont ovales, à sommets aigus.
Ces feuilles sont persistantes et tombent au cours de leur sixième année.
Cuticule : Elle est cireuse et contient des acides gras libres, des alcools primaires, des aldéhydes et des alcanes en quantité variable selon la quantité et la composition de la cire
Rameaux : ceux qui sont grimpants sont partiellement ornés de poils étoilés grisâtres à 5-6 rayons. Ils portent au milieu des entrenœuds des crampons parfois difficiles à enlever à mains nues, qui sont des racines adventives transformées en crampons émettant de nombreux poils ventouses qui s'accrochent à un support (mur, arbre, arbuste, etc.). Ces racines modifiées n'ont aucune fonction absorbante : le lierre n'est pas une plante parasite (à la différence du gui par exemple), et il se nourrit uniquement avec son système racinaire souterrain.
Les fleurs, jaune verdâtre, portent cinq pétales. Elles sont regroupées en ombelles elles-mêmes disposées en grappes terminales. La floraison s'étale en septembre-octobre, et la fructification s'effectue vers la fin de l'hiver, début du printemps. Le lierre présente donc un cycle phénologique inversé par rapport aux plantes dont il se sert comme support. Ce sont parmi les dernières fleurs en saison à offrir du pollen aux abeilles.
Les fruits du lierre grimpant sont des baies (8 à 10 mm de diamètre) noir bleuté groupées en ombelles. Ils renfermant de 3 à 5 graines.
Plus encore que les autres parties de la plante, les fruits sont toxiques pour les mammifères et en particulier pour l'homme car contenant des saponosides partiellement hydrolysés en un composé hédérine (très toxique) si ingérés. Deux à trois baies ingérées donne déjà des signes d'empoisonnement : brûlures dans la gorge, maux de tête, tachycardie, crampes, vomissements / diarrhées.
Les fruits du Lierre sont riches en lipides (30 % dans la pulpe située entre les graines) et jouent ainsi un rôle important pour la survie de nombreux oiseaux à la fin de l'hiver, en particulier les passereaux (mésanges, pinsons, rouges-gorges, geais, merles, grives). Les passereaux sont alors de bons disperseurs des graines qu'ils ne digèrent pas, recrachées par le bec ou éjectées dans les fientes.
Le Lierre ne mérite donc pas son surnom de « bourreau des arbres ». On voit parfois des arbres morts recouverts de lierre mais cela ne signifie pas qu'il est responsable de la mort de l'arbre, qui ne lui sert que de support. Lors de promenades durant l'hiver, on pourrait croire que les arbres à feuilles caduques sont étouffés par le lierre, qui reste bien vert durant l'hiver, ce qui n'est qu'une fausse impression, donnée par la complémentarité des cycles de développement entre le lierre et son support. Le lierre est aussi un des principaux dépolluants de l'atmosphère (principalement les particules de poussières). De concert avec l'arbre, il participe à assainir l'air environnant, et par là même l'air que nous respirons.
Les tiges rampant sur le sol émettent au niveau des nœuds des racines adventives qui permettent à la plante de se multiplier.
Les tiges enserrant un arbre peuvent également le protéger d'un feu courant, de la fracture par le gel, des animaux pouvant endommager l'écorce.
Le lierre absorbe l'excès d'humidité, et a une action chimique inhibitrice sur les champignons, bactéries ou parasites pouvant s'attaquer à un arbre.
Acteur essentiel de la biodiversité, le lierre associé à un Chêne abrite « plus de 700 organismes vivants différents (tous les règnes et espèces confondus) ».
Plante courante à Cordes sur Ciel, sur les murs de la cité et les arbres.
Photographié le 25 septembre 2024.